Le monde phénoménal dans le lequel nous vivons était décrit par le Bouddha comme un océan de souffrance : c’est sa nature, nous ne pouvons pas la changer, aussi il vaut mieux l’accepter.

Nous avons chacun nos souffrances propres, différentes de celles des autres, mais ce sont celles dont nous avons besoin pour mûrir ; d’ailleurs, nous ne voudrions pas les échanger pour celles de quelqu’un d’autre. Pour certains, ce sont la maladie, la perte d’êtres chers ou les déboires financiers ; pour d’autres, ce sont d’autres problèmes.

Aider les autres est la meilleur chose qu’on puisse faire pour oublier ses propres problèmes ; et cela permet de voir que tout le monde a des problèmes, souvent plus graves que les siens.

Ce qui nous arrive, c’est la réalité : ce qui existe vraiment ; même si, dans un autre sens, tout est illusion, car tout est impermanent : ne dure pas, mais change sans cesse. Il faut se dire que Dieu n’a pas fait d’erreur en ce qui concerne notre destin, car notre destin fait partie du tout, de la totalité de l’existence. Mais nous n’en avons qu’une vision partielle, et nous avons souvent la prétention de croire que nous savons mieux que Dieu comment les choses devraient être, de savoir ce qui est bien et ce qui est mal, et surtout ce qui serait mieux que le Plan divin (en particulier pour nous person­nellement). Mais il faut remarquer, lorsque nous contemplons notre vie passée, que souvent un événement qui nous avait semblé tragique sur le moment s’est révélé positif par la suite, et inverse­ment. Nous pouvons remarquer aussi, si nous regardons bien, qu’il y a toujours des aspects positifs dans ce qui semble négatif, et des aspects négatifs dans ce qui paraît positif.

Le plus important est d’aimer ce qui est, les choses telles qu’elles sont, ce qui arrive d’instant en instant : c’est le cœur de la sagesse.

24 août 2014, Cabrières d’Aigues