J’ai visité l’autre jour le Maya : on se croirait à Bangkok. C’est un centre commercial sophistiqué, avec des boutiques de luxe, des dizaines de restaurants (dont beaucoup de japonais), un Asia Books qui n’est pas encore ouvert, de grands espaces et un design très soigné. Il porte bien son nom : on est vraiment dans un monde d’illusion, de fantaisie, de conte de fées ; la musique, les couleurs, les lumières, les décors ; et la foule hypnotisée par les promesses illusoires de la société de consommation. Mais les Thaïlandais jouent le jeu, naturellement, spontanément, pleinement, avec le sourire ; ils s’émerveillent, comme des enfants dans un magasin de jouets. Je me suis retrouvé aussi dans cet état d’euphorie, de joie innocente, de stimulation de tous les sens ; observer le spectacle, et y participer, mais sans attentes.

J’y suis retourné le lendemain avec Annabel ; c’était la Saint-Valentin. Beaucoup de monde, surtout des jeunes couples qui sortaient pour dîner : les filles habillées comme des poupées, avec des tutus ; comme des pochettes surprises, avec un gros nœud sur la tête ; ou comme des vamps, en minijupes moulantes. Un orchestre de chambre jouait des valses, des ballons roses en forme de cœur, un arbre qui exauce tous les souhaits couvert de fleurs blanches, devant lequel les amoureux se prenaient en photo. Nous avons dîné au Shabushi, un buffet japonais très abondant de shabu-shabu et de sushi.  Des petits plats passent sur un tapis roulant devant les tables, comme au Japon. Beaucoup de monde : on reçoit un numéro, et on attend son tour pour entrer.

16 février 2014, Chiang Mai