Peine et plaisir
Notre vie semble faite d’une alternance de peine et de plaisir, de souffrance et de bien-être, de tristesse et de joie. Mais est-ce vraiment la réalité ? Les sages, par contre, vivraient dans une constante béatitude.
Que se passe-t-il réellement quand nous avons ces sensations qui paraissent totalement opposées et semblent se succéder de façon si imprévisible ? Nous avons l’impression que nos états d’âme sont causés par des circonstances extérieures.
La sensation est une fonction du mental. Chaque perception des sens est automatiquement accompagnée d’une sensation – agréable, désagréable ou neutre. À l’origine, ce réflexe est lié à la survie du corps, et c’est ainsi que nos gènes nous indiquent ce qui est bon pour nous – agréable – et ce qu’il faut éviter – désagréable.
Les sensations ne sont que des indicateurs qui apparaissent dans le moment présent et disparaissent l’instant d’après pour être remplacées par d’autres. Elles ne durent pas, sauf si on les prend comme un état permanent : qu’on les analyse, les juge et les commente pour en faire une histoire. Et qu’on s’identifie à elles : je suis malheureux, je souffre.
Ces simples sensations agréables ou désagréables, si on laisse le mental s’en emparer et proliférer, créent la dualité du bien et du mal et toutes les croyances qui l’accompagne. Alors qu’il n’y a qu’une succession de sensations, un processus qu’on peut observer avec détachement. C’est ce qui s’appelle transcender le bien et le mal.
2 novembre 2013, Chiang Mai